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Une présidence Le Pen et les trois sports nationaux de France

La sonnette d’alarme sonne en France et parmi ses alliés : Macron pourrait perdre face à Le Pen lors du prochain second tour de l’élection présidentielle. Beaucoup de ceux qui sont mécontents du résultat du premier tour pourraient s’abstenir. Zemmour (7% au premier tour) appelle ses électeurs à voter pour Le Pen. Même les électeurs de Mélenchon la choisiront plutôt que Macron comme le moins pire.

Les pronostiqueurs couvrent leurs paris. La sagesse conventionnelle prédit que Macron l’emporte. Mais l’attrait de la rhétorique de Le Pen — d’attiser le ressentiment de longue date envers les immigrés (lire les musulmans) et les aisés — rendra probablement le résultat proche. Elle peut même gagner.

Dans quelle mesure une présidence Le Pen serait-elle désastreuse — pour la France, pour l’UE et pour l’OTAN ? Après des décennies de politicaillerie et de service du même schtick trop cuit, elle serait dans la position à laquelle elle (et son père avant elle) a toujours aspiré mais qu’elle n’a jamais pu atteindre.

Trois facteurs suggèrent que la combinaison de la division sociale et du marasme politique qui prévaut en France se poursuivra. D’abord, un jour après le nettoyage du parti inaugural, la presse et le public se retourneraient contre elle comme ils se sont retournés contre tous les autres présidents de la Cinquième République. Le sport national de la France est de détester ses dirigeants, même ceux qu’ils viennent d’élire.

Bien que la victoire de Le Pen soit caractérisée comme reflétant le mécontentement de l’électorat à l’égard du statu quo, des décennies de preuves nous indiquent que, même si cela est vrai, il est contrebalancé par un public profondément opposé au changement. Le deuxième sport national de la France est de se plaindre sans cesse mais de ne jamais s’entendre sur la façon de changer les choses pour le mieux.

Et, quels que soient les changements proposés par Le Pen, ils se heurteraient à l’opposition de la bureaucratie, les institutions centralisées qui dirigent la France. Se retirer de l’OTAN ? De l’UE ? Inconcevable. (Demandons à Sarkozy ce qu’il est advenu de sa promesse de « rupture » .) Quant à encore plus d’aides financières publiques et subventions, son ministre des Finances aurait le même problème que ses prédécesseurs : avec une dette de 115% du PIB, d’où viendra l’argent ?

Le Pen devrait gouverner. Pour la première fois de sa vie publique, elle serait responsable de quelque chose. Pendant des décennies, elle a eu la vie facile. Elle a incité le public avec une rhétorique incendiaire et a tiré sur ceux qui gouvernent, le tout sans frais. Mais si elle arrivait à l’Elysée cette fois, ce serait le début de la fin de sa carrière politique. Le pays lui-même ne changerait pas.

Le public reconnaîtrait bien assez tôt le vide de ses promesses. Cela la verrait rapidement comme juste une autre politicienne incapable de satisfaire les caprices d’un public volage. Et ce public profitera des cinq années de critiques cinglantes dont elle sera l’objet, car il aura compris que ses solutions proposées ne sont qu’illusion … dont la consommation est le troisième sport national de France.

One Response

  1. Effectivement, les sports nationaux français l’emportent toujours (le quatrième étant de partir en vacances au frais de l’état).
    La formule est plutôt simple : pointez le fou à ma droite et d’un seul coup j’ai l’air saine d’esprit. Et 23% sont tombés dans le panneau.

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For democracy to survive, it must cripple, not accommodate, the reactionary charlatans and ignoramuses whose nihilism threatens it.

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